Le monde a fait de la lutte contre le changement climatique l’une de ses plus grandes priorités. Rarement autant de moyens internationaux n’ont été alloués à un objectif commun. Les récentes études ont établi que l’ «hydrogène vert » - hydrogène obtenu à partir d’énergies renouvelables – avait désormais un rôle prépondérant à jouer dans la décarbonation de l’économie mondiale. Les pays du monde entier cherchent aujourd’hui à développer leur propre stratégie globale liée à l’hydrogène vert et les pays du Sud ne font pas exception.
Poussés par une très forte demande de changement de politiques publiques vis-à-vis du climat, les pays du Nord sont dorénavant extrêmement portés sur les thématiques liées à l’hydrogène vert. Toutefois, ils se heurtent à une contrainte principale : le coût. Avec des prix de production très élevés, les pays du Nord se tournent vers les pays du Sud – tels que le Maroc – ayant la capacité de produite de l’hydrogène vert à un prix beaucoup plus bas.
Précurseur en Afrique avec l’une des plus ambitieuses stratégies énergétiques, le Maroc doit aujourd’hui se positionner rapidement sur un marché international de l’hydrogène vert en plein essor et structuration. Fort de ses nombreux atouts, le Maroc dispose aujourd’hui d’un rôle essentiel à jouer dans la transition énergétique mondiale.
L’avènement d’une telle filière au Maroc présente d’ores et déjà deux intérêts majeurs. Premièrement, la décarbonation d’une partie de son économie : en effet, en décarbonant en partie les 68,8 millions de tonnes de CO2 qu’il émet chaque année1, le Maroc contribuerait ainsi à sa part de la lutte contre le réchauffement climatique. Deuxièmement, l’exportation d’hydrogène vert à l’international : en réussissant à produire à suffisamment faible coût et en structurant une chaine d’acheminent efficace, le Maroc pourrait exporter à l’international le surplus d’hydrogène vert qu’il produirait.
La première partie de l’étude, objet de la présente publication, dresse un état de l’art comparatif sur les différentes technologies vis-à-vis de la filière « hydrogène vert », de leurs limites et de leurs potentialités.
L’hydrogène2 est l’élément le plus commun sur la Terre. On le retrouve le plus souvent sous sa forme de dihydrogène (H2), mais par abus de langage il est fréquemment désigné simplement par hydrogène. L’hydrogène se trouve très peu à l’état pur et est davantage présent au sein de divers composés chimiques. L’hydrogène naturel représente aujourd’hui une curiosité scientifique de par sa rareté et sa difficulté d’extraction. Aussi, les différents acteurs du secteur de l’hydrogène dans le monde le considèrent comme ayant très peu d’intérêt à l’heure actuelle et préfèrent se tourner vers d’autres options pour exploiter l’hydrogène3.